Procès Habré : Le Tchad a mis 2 milliards de francs Cfa au Sénégal
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N’DJAMENA - Le Tchad a mis 2 milliards de Francs Cfa (3 millions d’euros) à la disposition du Sénégal pour l’organisation du procès de l’ex-président tchadien Hissène Habré, accusé de crimes contre l’humanité, a annoncé, vendredi, le ministre tchadien des Droits de l’Homme, Abderamane Djasnabaille. « Le gouvernement a mis à la disposition de ce dossier Hissène Habré 2 milliards de FCfa. Nous attendons que le gouvernement sénégalais nous dise où il faut mettre cet argent », a affirmé à N’Djamena, M. Djasnabaille lors d’un point de presse, après une audience accordée à une délégation conduite par Me Jacqueline Moudeina, avocate des victimes. « Le gouvernement tchadien soutient politiquement et diplomatiquement les victimes. Nous allons bouger à Dakar, Addis-Abeba et partout ailleurs pour que le jugement de Hissène Habré et ses complices soit effectif en 2010 », a-t-il assuré. Le porte-parole de Human rights watch, Reed Brody, a précisé que : « Le ministre nous a demandé de présenter la liste des anciens agents de la Dds (Direction de la documentation et de la sécurité) qui sont toujours dans l’administration. « Nous ne voulons pas seulement que les victimes soient indemnisées, nous voulons aussi que les locaux de la Dds soient transformés en Musée en mémoire des victimes », a indiqué M. Brody. La France avait indiqué, mercredi, qu’elle était prête financièrement à prendre « sa part dans le soutien qui sera apporté au Sénégal » pour l’organisation du procès. « Nous souhaitons que ce procès puisse avoir lieu rapidement et dans de bonnes conditions », avait indiqué Bernard Valero du ministère des Affaires étrangères. Hissène Habré a dirigé, de 1982 à 1990, l’ancienne colonie française. Installé à Dakar depuis sa chute, l’ancien dictateur est accusé de milliers d’assassinats politiques et de torture systématique. Il est poursuivi pour « crimes contre l’humanité, crimes de guerre et actes de torture ». En juillet 2006, l’Ua avait donné mandat au Sénégal de le juger. Mais ce procès n’a pas encore débuté. |